[Rencontres] “Pour un accès digne et durable à l’alimentation au Grand Lyon et dans le Monde”

Après-midi du jeudi 19 novembre 2020

Cet espace est ouvert pour documenter les journées de rencontres des 19-20 nov 2020 sur le thème de l’accès digne et durable à l’alimentation** organisées à l’intiative du réseau des Dialogues en humanité en France et dans le monde.

Pour finaliser à la documentation, vous pouvez compléter/corriger/reformuler la prise de notes :


Ces rencontres pour un accès digne et durable à l’alimentation sont aussi l’occasion de lancer et d’alimenter la dynamique des Riposte alimentaire, elle même au croisement de l’initiative Riposte creative territoriale née pendant la crise du printemps 2020 et d’initiatives autour de la résilience alimentaire portées par CrisAlim, Résiliéré, AVeC, La Myne et bien d’autres.

Cette démarche n’a pas pu être présentée vendredi comme prévu dans la séquence de 15h à 16h30, faute de temps. Nous avons commencé à y mettre quelques initiatives racontées lors des rencontres, afin que chacun puisse s’en saisir et y contribuer avec ses propres initiatives de résilience et justice alimentaire.


C’est parti pour les Dialogues en humanité spécial alimentation, depuis Lyon et partout en France et dans le monde.

Eric Grelet
Eric Grelet - le menu

Geneviève Ancel : “Je vous laisse découvrir comment nous allons nous inspirer les un.e.s des autres en partageant des solutions”.

Tout va se dérouler dans deux espaces en ligne différents :

  • une salle Zoom de visio-conférence
  • et en parallèle une rediffusion en direct sur Facebook Live.

Télécharger la publication** de l’étude “Agir contre la précarité alimentaire en favorisant l’accès de tou.te.s à une alimentation de qualité” et/ou son résumé

Elle nous présente les points à garder en mémoire ces deux jours, en partant d’un constat qu’un accès digne et durable à l’alimentation :

  • Fait émerger un besoin toujours plus grand de savoir ce que l’on mange et de soutenir les petits producteurs.
  • Doit prendre en compte également un nombre de plus en plus important de personnes tombées dans la précarité alimentaire.

Le recours à l’aide alimentaire est devenu très important, notamment en temps de COVID-19.

Un régime alimentaire sain, composé de légumes, coûte 5 fois plus cher qu’un régime à base de féculents. Aujourd’hui plus de 8 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire. Il y a cependant beaucoup de personnes qui passent sous les radars et ne se manifestent pas car c’est un acte socialement difficile de faire appel à cette aide.

Comment faire autrement, pour que l’aide alimentaire ne devienne pas structurelle mais reste conjoncturelle ?

Nous prenons en compte quatre dimensions dans l’accès durable à l’alimentation :

  • L’accessibilité économique
  • L’accessibilité pratique (équipements, services de restauration, …)
  • L’accessibilité sociale et culturelle (accord avec les pratiques de consommation)
  • L’accessibilité citoyenne (donner les informations aux personnes afin qu’elles puissent exercer leur pouvoir d’agir et choisir leur alimentation)

Quelle alimentation ?

Elle doit être de qualité (production de qualité, respectueuse de l’environnement, qui favorise une bonne santé) et ne doit pas être un luxe réservé à quelques personnes.

Cela renvoie à des notions de justice sociale et de démocratie. L’aide alimentaire est un moyen palliatif à un système inégalitaire. Il s’agit pour les peuples de revendiquer leur autonomie et d’assurer par eux-mêmes leur sécurité alimentaire.

Frederique Assal - Pole EN Pomme
Frédérique Assal - Pole EN Pomme

Il a eu la chance l’an dernier de faire un tour de France des expériences qui s’auto-organisent pour accéder à une alimentation saine par le plus grand nombre. Il y en a beaucoup sur tout le territoire et on pourra largement en découvrir pendant ces deux jours.


Animé par Boris Tavernier, VRAC.

Il n’est jamais évident de recourir à l’aide alimentaire. C’est la perte d’emploi qui flèche vers l’aide alimentaire, pour se nourrir avec un budget très contraint.

Le Secours populaire s’est rapproché des producteurs pendant la crise du printemps 2020 pour commencer une diversification alimentaire, s’intéresser à la question des circuits courts et de l’écoulement du stock des producteurs. C’est une démarche dont l’enjeu est également que l’aide alimentaire ait du sens aussi dans la relocalisation de la consommation.

Les derniers chiffres notables :

  • 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France Métropolitaine.
  • Le Service Populaire c’est 1200 associations locales, des AMAP avec des paniers solidaires.

L’aide alimentaire est une passerelle vers autre chose, elle vise à rendre les personnes actrices de leur émancipation au jour le jour. La quantité de personnes que nous accueillons n’est pas prête de diminuer, en France comme ailleurs.

On fonctionne bcp avec les dons des supermarchés et, avec le confinement, les gens se sont rués dans les super/hypermarchés, ce qui a diminué drastiquement nos dons. On a connu de grosses difficultés d’approvisionnement dans les structures qui accueillent les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Or ces dernières ne sont pas que en précarité alimentaire, mais également plus globale.

Pendant le premier confinement, pour l’approvisionnement en produits frais, on a pu mettre en place un système vertueux :

  • On a contacté la Métropole de Lyon, qui était en lien avec des paysans du territoire ayant du mal à écouler leurs stocks (notamment du fait de l’arrêt de la restauration collective).
  • La Métropole a versé une subvention au GESRA, pour se mettre en relation avec ces producteurs et rentrer les produits sur la plateforme (laquelle ?) et approvisionner les épiceries.
  • On a pu vendre les produits à moindre coût et en faire bénéficier largement les personnes en ayant besoin, sans pour autant réduire les ressources des producteurs.

Il y a besoin de financer cette mise en relation pour que ça marche, qu’il s’agisse d’une collectivité ou d’un groupement citoyen.

L’association s’appuie beaucoup sur le support cuisine, qui permet de sensibiliser les particuliers de manière directe et conviviale pour une alimentation plus saine. Or pendant le premier confinement, il n’était plus possible d’organiser des ateliers et de rencontrer les gens. Récup et Gamelles est donc passée d’un discours à destination des consommateurs à un discours vers les acteurs de l’approvisionnement, qui se trouvaient pour certains en grande difficulté. D’où l’importance de la chaîne logistique dans le circuit alimentaire.

R&G est intervenue au cas par cas avec des producteurs qui ne trouvaient pas preneurs. Ses équipes ont cuisiné pour transformer les produits récupérés, et les distribuer grâce à un réseau d’acteurs engagés comme : l’association Le chaînon manquant, le GESRA, et leurs structures partneaires pour la redistribution. Avec l’objectif de mettre en place un système efficace de gestion des circuits à toutes les étapes.
Ce modèle a été relancé et renforcé lors du deuxième confinement, avec de nouvelles structures comme des épiceries sociales et solidaires. Cela encourage à approfondir et à continuer de jouer collectif. Cela est d’autant plus important pour des petites associations, qui réalisent un travail de terrain très important comme Les Amis de Tous sur le quartier du Tonkin, d’être intégrée dans une réflexion commune et un travail collectif.

L’association Belle Bouffe voulait permettre et faciliter cette connexion entre producteurs et mangeurs. Ils ont mis en place un tableur en ligne pour repérer les produits disponibles : en quelques jours 150 références étaient partagées par des habitants.

Eric Grelet
Eric Grelet

Ils ont alors décidé de créer une carte en ligne pour recenser les moyens de manger local à Lyon et aux allentours (carte mise à jour** lors du second confinement à l’automne 2020). N’importe quel habitant pouvait compléter la carte en remplissant un formulaire en ligne. Cette démarche a été réalisée en partenariat avec l’association Zéro Déchet Lyon.

Cette carte a eu un impact très important pour les épiceries, producteurs et mangeurs. leur plateforme a eu jusqu’à 50 000 visites uniques lors du 1er confinement et ils ont eu des retours de producteurs et mangeurs assez positifs sur l’accès facile à l’outil. Plus de 650 moyens de manger local ont été référencés.Quand on commence à créer des environnements accessibles, facilitants pour les gens, ça a des impacts sur leurs pratiques.

Pendant le confinement, ils se sont également lancés dans une recherche participative avec des habitants, du point de vue des mangeurs qui se sont tournés vers une alimentation locale. Le but était de voir si ce serait pérenne ou contextuel. https://www.bellebouffe.com/blog/2020/11/24/retour-dexprience-manger-local-en-temps-de-confinement-lyon-et-ses-alentours

Aujourd’hui, les restaurateurs ont été ajoutés sur la carte.
Les données sur la carte sont en open data, elles sont appropriables par tous.

Le bilan suite au 1er confinement**

Avec le confinement, Sadia s’est rapprochée des producteurs. Elle a aussi du, à tire personnel, se rapprocher d’une association qui offrait de l’aide alimentaire. Au delà du coté très déshumanisant, elle a été frappée par la mauvaise qualité des produits, dont beaucoup étaient quasi impropres à la consommation.

Le confinement lui a permis de devenir une entrepreneure du changement via une formation proposée par Ticket for Change. Elle porte un projet de lieu entre agriculture, accueil, transformation et consommation.

Elle essaye de promouvoir le local autour d’elle. Elle a aussi donné ses invendus quand son activité a été arrêtée mais les gens sont peu preneurs de ces produits de qualité du coté de Vaulx-en-Velin où elle a proposé de l’écouler.
Et on peut lui commander des produits à emporter à tous moments, y compris dans la période actuelle.

La légumerie ce sont des jardiniers et cuisiniers travaillant main dans la main. Au moment du premier confinement, ils en étaient à la mise en place du jardin. Séparés les uns des autres pendant cette période, ils n’ont pas pu faire les semis et plantations envisagées. Il leur a fallu trouver des solutions avec les gens qui étaient à moins d’un kilomètre et changer de fonctionnement, pour maintenir la production. Pour le second confinement, ils font la même chose.

Les jardins partagés ont été oubliés dans l’organisation pendant le premier confinement. Ils ont reçu une autorisation pour que les personnes se rendent au jardin, mais toujours limitée à 1 heure et 1 km. Cela génère des frustrations de ne pas pouvoir participer au développement d’un lieu où tout le monde a l’habitude de travailler ensemble.

Eric Grelet
Eric Grelet

L’autre difficulté est pour les personnes qui n’ont pas accès au jardin partagé. Ils aimeraient avoir des possibilités d’installer des petits jardins au pied de chaque résidence mais ce n’est pas effectif. A son avis, cela devrait être mis en place de manière automatique pour donner aux habitants la possibilité de jardiner et se servir en bas de chez eux. Ils ont auss essayé avec les écoles mais ça n’a pas pu aboutir.

Ils mettent leurs légumes dans les recettes de personnes étrangères, afin de favoriser l’hybridation entre les cultures. La légumerie a commencé à faire des tutoriels, et comme ce n’était pas dans leur manière de faire, ils se sont rapprochés de personnes qui font de la vidéo. Ils ne parviennent cependant pas à toucher les personnes qui n’ont pas accès aux outils numériques.

Prend la parole pour Ludivine.

La pandemie a mis en lumière les failles de notre modèle agricole et alimentaire. Travailler à partir de la thématique du jardin permet d’articuler des portes d’entrées qui se croisent : les volets de l’alimentation et de la production.

Le projet du 8eme cedre** est porté par l’entreprise coopérative Place au Terreau. C’est un projet d’agriculture urbaine qu’ils ont mis en place en partenariat avec Lyon Métropole Habitat. On a conçu et piloté 3 espaces sur 1600 m²:

  • Jardin permacole (à destination des habitants, ouvert aux écoles, l’agglomération)
  • Mise en place d’une expérimentation sur plusieurs années avec l’usage de plantes qui dépoluent
  • La micro-ferme des Etats-Unis, production, vente en direct et circuits courts.

Leur conception de l’agriculture urbaine est d’aller vers une agriculture viable et accessible à tous, en s’appuyant sur la permaculture, l’agrologie. Toute l’architecture du projet a associé le plus de partenaires possible et en particulier le centre social du 8e arrondissement, Grand Lyon Habitat.

Ils ont également travaillé sur la vente de légumes auprès de publics pour lesquels l’accès à une alimentation bio et locale n’était pas forcément un sujet. Et donc aussi à l’accompagnement de ces publics sur le sujet.

Ancien conseiller du président des nations unies pour l’organisation de l’alimentation et l’agriculture (2010-2012)

La vocation de l’association est d’accompagner de jeunes d’adultes pour aller vers de l’autonomie et développer le pouvoir d’agir. L’approche individuelle de l’alimentation n’est pas évidente car ces jeunes se nourrissent basiquement ou de fastfood pour des raisons de précarité matérielle. L’enjeux d’être acteur ne leur parlent pas forcément. Par contre, l’enjeu politique leur parle.

Olivier De Schutter (vérifier auteur) avait coutume de dire : “Nous votons au petit déjeuner, au déjeuner, au diner. Nous votons pour un modèle social, culturel, environnemental à travers nos modèles sociaux economiques et politiques.”

Eric Grelet
Eric Grelet

Pour ces jeunes, cela raisonne avec leur envie de vouloir construire le monde de demain. Dans leur quotidien, à travers un acte aussi banal que de se nourrir on peut façonner ou refaçonner le monde dans lequel on vit, c’est quelque chose de très impactant.

Il y a dans notre quotidien peu ou pas d’actes anodins. Se nourrir, choisir les circuits courts, choisir les produits saisonniers, plutôt que les produits importés, c’est une façon de se ressaisir de son quotidien et des sociétés dans lesquelles nous vivons. Ce sont des choix qui peuvent faire la différence à petite échelle.

On peine actuellement à trouver des paysans, notamment pour reprendre les exloitations dont les agriculteurs partent en retraite. Un million de paysans vont nous manquer dans les années à venir.

Le réseau des AMAP AuRA a mis en place un partenariat avec le Secours Populaire, avec l’idée que les personnes en précarité puissent se sortir de la logique du don. L’idée est que les personnes s’emparent de l’AMAP. Le réseau cherche à réunir bénéficiaires et habitants pour “faire ensemble”. Il y a des initiatives de ce type en Rhône-Alpes .

Les réseaux d’AMAP ont mis en place un cycle de webconférences sur l’accessibilité alimentaire** de tous et toutes, gratuites, ouvertes à tous et toutes sur inscription, en visio.

La question de l’accès à l’alimentation n’était pas été abordée avant la pandémie. Comment mettre en connexion les acteurs pour que tous aient accès à une alimentation saine et durable ?

D’autres acteurs ont fait des choses sur notre territoire, mais peu. Les persones qui fréquentent le centre social ne se sentent pas légitimes pour avoir accès alimentation locale, saine, ils continuent d’aller vers les structures existantes, y compris dans le quartier.

Comment s’associer pour avoir accès à cette alimentation ? Existe t-il des plateformes qui réunissent les collectifs et les associations pour partager avec tout le monde ?

Les structures historiques sont composées de bénévoles âgés donc ils se confinent. Les petites cantines doivent fermer pendant cette pandémie.

Frederique Assal - Pole EN Pomme
Frédérique - Pole EN Pomme
Frédérique - Poles EN Pomme


Animé par Emie Joly de ATD Quart Monde Lyon

En 2019, les jeunes d’ATD Quart Monde Lyon ont organisé une Université Populaire Quart Monde sur la thématique du développement durable où a été débatu la question d’une alimentation digne. En 2020, la journée mondiale du refus de la misère (17 octobre), portée par un collectif lyonnais d’associatios, proposait d’ “Agir ensemble pour réussir la justice sociale et la justice environnementale”.

Micheline Adobati présente une étude sur le sujet “Manger avec les 57 euros de reste à vivre par mois” et les choix qu’on est obligé de faire pour manger lorsque l’on a un budget si réduit. Il s’agit d’une étude menée par le Pole Santé ATD Quart monde.

57 euros par mois c’est selon le barême du CCAS, et de l’Etat, ce qui reste pour vivre lorsque l’on est au RSA et que l’on a payé toute les factures (loyer, éléctricité, assurances…). Selon l’Etat, cela suffirait. Dans les 57 euros, le CCAS compte aussi les produits d’entretien. On a donc réalisé un panier avec un budget de 57 euros. Il se résumait à des pates, du riz, des pommes de terre, du lait, du sucre, de la farine, du thon et des sardines. A partir de ce constat, on a essayé de trouver d’autres pistes pour manger mieux. Ils ont la chance à Nancy d’habiter près de l’Allemagne. En s’y rendant, ils arrivent à faire 80 euros d’économie moyennant 2h20 de route. Ils ont aussi testé les jardins partagés, les groupements d’achat…

Eric Grelet
Eric Grelet

Béatrice Mouton nous dit que l’alimentation c’est aussi des choix quand on vit avec peu. Ils donnent la priorité aux enfants et, de temps en temps, les parents se mettent à table avec eux. L’objectif des parents est de faire vivre leurs enfants avant tout. Les enfants s’habituent à certaines privations. Ils sont témoins des arbitrages réalisés par leurs parents. Quand ils grandissent et gagnent à leur tour de l’argent, ils le dépensent massivement pour contrebalancer leurs privations passées. L’alimentation, ce n’est pas que ce que l’on mange. C’est aussi nos modes d’achat, de consommation. Quand on a pas beaucoup d’argent, on se débrouille comme on peut.

Micheline nous parle du panier à 100 euros. Pour 4 personnes, la base, c’est : oeufs, laits, farine, margarine, huile, pates, riz, pommes de terre. Avec la base, on fait plein de choses. Si vous n’avez pas de dettes, vous n’êtes pas aidés. Pour accèder à l’épicerie solidaire, il faut une lettre de l’assistante sociale. Ils estiment que si vous payez vos factures, alors vous pouvez payer le reste.

Béatrice et Georges témoignent des injonctions paradoxales avec lesquelles ils se débattent. “On nous parle des cinq fruits et légumes par jour. Dans les écoles, ils disent que, pour le petit-déjeuner, il faut du jus de fruit, un yaourt, des céréales et un fruit. On fait ce que l’on peut et pas ce que l’on veut. On cherche les moyens de manger, mais d’une autre façon”.

Henri Dubois parle des laboratoires d’idée d’ATD quart monde, dont les productions sont riches : sur les personnes en prison, les retraites, un enterrement digne pour les pauvres, se nourrir quand on est pauvres. Ce sont des productions qui enrichissent le débat.

Les jardins nourriciers aident à avoir une alimentation digne.

La connaissance du terrain est concordante avec les recherches menées sur les inégalités de santé et d’alimentation. Parmis les inégalités, la plus visible est l’obésité. Elle concerne 17% d’adultes mais avec de grandes disparités sociales :

  • Parmis les 10% des plus pauvres on va trouver 1/4 d’obèses.
  • Plus le revenu augmente, plus le risque d’être obese diminue.

Beaucoup des personnes défavorisées sont davantages touchées par le covid, en particulier parce qu’elles sont plus à risque pour l’obésité. Ces inégalités se contruisent dès l’enfance et même avant la naissance. Pour un enfant, avoir des parents obèses va augmenter son risque d’obésité. Si l’enfant n’est pas suffisamment allaité, si la mère enceinte fume, alors l’enfant a plus de risques d’obeisté. Ce sont des risques peu connus.

Ces inégalités sont malheureument liées à un contexte. Elles vont être défavorables, pour les gens qui ne vivent pas près des espaces verts, quand ils ont des problèmes de transports, tout ça va s’accumuler et c’est cela qui construit les inégalités de santé. Les urgences quotidiennes empêchent de penser l’avenir, alors que la prévention de la santé implique de pouvoir se projeter dans l’avenir.

Il y a d’autres déterminants dans les inégalités. Si on prend l’exemple de quelqu’un qui n’a qu’un euro pour son budget de midi, imaginons qu’il ait le choix d’acheter des tomates (2,5 euros le kilo) ou des chips (7 euros le kilo). Avec un euro on peut acheter 400 grammes de tomates et cela fait 80 calories avec des fibres et des vitamines. Alors que avec 1 euro, on a 150 grammes de chip et cela fait 800 kilos calories. Il aura ainsi couvert le besoin d’apport en calories, mais on aura du sel et du gras en plus. On comprend alors que, quand on a un petit budget, on se tourne vers des pates, riz, parce que ça couvre la faim.

Quelqu’un qui est pauvre, et qui veut avoir des aliments de qualité devra jongler avec les différents options pour y arriver. Les chiffres pris en compte sont :

  • très pauvre : 2,5 euros budget par jour et par personne
  • pauvre : 4 euros budget par jour et par personne

Eric Grelet
Eric Grelet - se nourir avec 57€/j : conseil d'une technocrate

Peut-on préciser ce qu’est une alimentation digne ?

  • Selon Béatrice Mouton c’est manger équilibrer. Pour les personnes en difficultés ce n’est pas possible car c’est trop cher.
  • Selon Georges Mouton, une alimentation digne c’est pouvoir manger tous les jours à sa faim. Pouvoir choisir ses aliments, ce qui est important. Regarder les dates car on trouve beaucoup de produits qui sont à la limite de la consommation.

4 euros par jour pour une personne pauvre, ça fait 120 euros par mois. Nicolas Darmon confirme ce chiffre, et que c’est possible de manger équilibré pour ce prix, en réduisant les quantités de viande, qui sont une part importante du budget alimentaire. Cela permet de libérer du budget pour les fruits et les légumes. C’est un produit de luxe mais indispensable à la santé donc il faut trouver des moyens de le faire entrer dans l’alimentation.

La réponse des politiciens : il faudrait s’organiser. Sauf qu’il n y a pas grand chose dans l’enveloppe et par ailleurs l’enveloppe a un coût.

Dr Huguette Boissonat
Que veut dire se nourrir dignement lorsqu’on est pauvre ? Il n’y a pas que la nourriture. Ce qui structure l’individu est aussi la part sociale : recevoir des gens, construire son lien social, pouvoir suivre les recommandations de la société, nourrir ses enfants. Il y a aussi les dimensions culturelles et religieuses, qui structurent les individus. Le non accès à la dignité, c’est avoir accès à des “croquettes” donnant l’impression de se nourrir comme on nourrit les animaux. Dans ce cas, on n’a pas accès à son statut de citoyen parmi les autres citoyens.

Souvent, on propose des solutions pour de courtes durées. Par exemple, accès à une épicerie 3 mois. Et apres ? A t-on construit des ponts pour avoir une alimentation durable et de bonne qualité sur le long terme ?

Avoir accès à une alimentation digne, cela ne veut pas forcément dire qu’on doit pouvoir avoir accès aux produits bio, mais que l’on doit pouvoir participer à la construction de la société, ne pas être mis à l’écart. Ce n’est pas en distribuant de la nourriture gratuitement qu’on fait des citoyens.

Nicole Darmon
Il est aussi essentiel de prendre en compte la valeur sociale de l’alimentation. Pour les plus pauvres, il est important d’avoir la possibilité d’acheter un plat tout prêt une fois par semaine. Il y a beaucoup trop d’injonctions spécifiquement portés sur les plus pauvres : “Vous devez faire la cuisine, parce que plus cher quand on la fait pas”
C’est faux, ça peut couter plus cher ou moins cher selon les plats.
Etude du Credoc destinée à définir un “seuil acceptable de ressources “par catégorie de ménages.

Elle tient à repréciser ce que sont les épiceries sociales et solidaires, et ce vers quoi elles tendent. L’objectif est de rendre accessible des produits de qualité pour tous. Or la “qualité” depend de l’approvisionnement. L’idée n’est pas de faire des dons, de colis tout faits, ni de proser des réponses d’urgence. L’idée est de vendre à bas cout et d’insister sur le choix des personnes sur leur alimentation.

On met en place un accompagnement à travers ces structures. Souvent il y a un travailleur social, employé par l’epicerie ou rattachée à la collectivité. Il s’agit de proposer un accompagnement global. Le rôle n’est pas que de se nourrir, mais aussi de constructuire du lien social.
Souvent dans les épiceries, il y a une proposition d’accompagnement individuel si les personnes le souhaitent. Cela peut etre lié à des questions économiques, de santé, de logement. Beaucoup d’actions collectives autour alimentation avec nutrition, cuisine, santé, ateliers culturels.

Démocratie alimentaire : si on veut rendre cette dignité, il est important de donner aux gens les moyens d’acheter des produits de qualités

Question du désert alimentaire : Territoire en quartiers prioritaire ou ruraux, il n’y a pas toujours la possiblité d’acheter.

Fédération d’associations étudiantes lyonnaises, qui regroupe des étudiants de différentes associations. Gaelis est aussi membre de la FAGE pour porter des projets au niveau national. Cela leur permet de porter la voix des étudiants dans des conseils universitaires pour les défendre Ils ont aussi un rôle de sensibilisation et de prévention.

les Agorae sont des épiceries sociales et solidaires, tenues par des étudiants et services civiques. Leur but est d’apporter une alimentation diverse, saine et variée. On y propose un accès sous le couvert d’une commissions d’attribution par des assistantes sociales, accès qui vont de 3 à 6 mois. Cela permet la distribution de colis de premieres nécessité pour les étudiants depuis le premier confinement. Ils sont distribués toutes les semaines sur différents points de lyon.
Ce sont aussi des lieux de partage d’espace et d’échange en lien avec le bien être et la prévention. Ils organisent 3 semaines en octobre, février et mai pour sortir de l’isolement, proposer des activités à moindre cout, donnant accès à la culture, au sport, au cinéma pour améliorer la qualité de vie des étudiants.

Dans les paniers, il y a des fruits et légumes. Or ils se sont rendu compte que les étudiants avaient du mal à les cuisiner. En lien avec les distributions, ils ont créé un dépliant de recettes simples et avec peu d’aliments, a fabriquer en versions micro onde et four. Projets de mettre en place des live de cuisine, cela permettra aussi de combattre l’isolement social.

Ils proposent également une permanence alimentaire à Lyon 2, en lien avec la diéticienne de Lyon 2, autour de problèmatiques comme les bases de la cuisine. Se posent alors plusieurs questions : comment compenser les apports énergétiques ? Comment conserver les aliments ?

Eric Grelet : Proposition à transformer les campus en potager. C’est d’actualité.
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Le projet de l’association VRAC est née de l’envie de répondre à la question ; comment bien se nourrir sans se ruiner en ayant accès à des produits de qualité, avec la question du choix et du cout ?

Notre vision : Comment on peut imaginer une société où la consommation, faute de mieux, n’existe pas ?

Née en 2014, elle avait comme priorité de rassembler les habitants des quartiers prioritaires. Le but est de distribuer de l’picerie bio dans les quartiers prioritaires en s’inscrivant dans les démarches d’éducation populaire (avec les centres sociaux). Ils cherchent à encourager une consommation différente auprès de populations souvent coincées par l’accès physique, economiques à ce type de produits, avec parfois des messages anxiogène et irréalistes. L’objectif est aussi de constribuer au lien social par l’echange entre pairs et de s’appuyer sur un fonctionnement coopératif et solidaire avec les producteurs.

Au delà des groupements d’achat, on essaye de développer des animations et des evenements. C’est une manière de porter des messages de santé qui se basent sur le “manger plaisir”, sur la dimension sociale et culturelle (concours cuisine, atelier cuisine).

L’association est actuellement en développement à Bordeaux, Paris, Strasbourg, Rennes, bientot Montpellier et Nantes.

Ils ont aussi un partenariat avec Gaelys autour de la précarité étudiante, sujet qui emerge et qui a été mis en avant par la pandémie, de même qu’un fort isolement social. Ils ont commencé une expérimentation, développée avec avec l’AFEV et le Crous. 45 étudiants ont pu bénéficier du projet lors des premières expérimentations à Lyon 2 malgré la situation actuelle.

Pour en savoir plus : film produit par Vrac

Nicole Darmon : Résultats d’une étude : Entrer dans un jardin partagé, modifie t-il les comportements via à vis du gaspillage, de l’alimentation, les attitudes ? Résultats décevants car pas de différences. Donc, entretiens avec les jardiniers et en fait ça se comprend car les jardiniers sont découragés, si le jardin n’est pas accessible cela devient un frein. ou alors ils n’ont pas les compétences suffisantes, activités physiques difficiles.
Formations bénéfiques.

Dr Huguette Boissonat
On a pensé que les jardins pouvaient être une solution. On s’est tournés plutôt vers les jardins nourriciers. On a fait des demandes individuelles, mais cela n’a pas été possible. Il y avait des jardins mais si on n’est pas accompagné par une association, on n’arrive pas à y accèder.

Frederique Assal - Pole EN Pomme
Frédérique - Pole EN Pomme
Frédérique - Pole EN Pomme


Animé par Marc Alphandéry

Nous partage une recherche-action en Occitanie sur des “Tiers lieux de solidarité et de transition alimentaire”, avec l’appui du Secours populaire et du Secours catholique habitants. L’enjeux est de créer des espaces collectifs pour prevenir, conscientiser, contribuer aux espaces d’alimentation durables. Il est question d’agir sur tous les freins à une alimentation durable pour tous et toutes : mobilité, sociale, culture, comportement psycho-social des personnes, financiers. On cherche à combiner différents modes d’actions : groupements d’achat, jardins, conservation, épiceries, convivialité.

On a besoin d’appréhender la question de l’alimentation et de la précarité avec la dimension financière et sociale. Cela passe par agir avec les premiers concernés. Ce qui ressort de ces experiences, c’est que l’alimentation est une question politique, de pouvoir d’agir avec des enjeux de resistance.

Le Tiers lieux est une notion du monde anglo saxon. Le Troisieme lieu est celui qui vient après la maison et le travail. Il renvoie à l’exterieur, au confort, à la communauté humaine. Ils s’ouvrent à différents modes de gouvernances horizontaux
Cela permet de pousser au changement. Ceux qui construisent des tiers lieux sont aussi ceux qui en bénéficient. Il s’agit de repousser les frontières entre les bénévoles, les bénéficiaires, les aidants et les aidés.

Eric Grelet
Eric Grelet

Le Tiers Lieux touche au droit à l’alimentation, aux système alimentaire et à sa durabilité, aux modes d’interventions sociaux (qui ne doivent plus etre individualisants, stigmatisants), à la démocratie alimentaire, à la protection sociale, à la co-construction de l’action publique.

Dans le Tiers lieux, il est question de mobilisation, d’actions, de co-compréhension du contexte dans lequel on évolue, d’investir l’espace public.

Dans le Tiers Lieux, il y a aussi la question de la coopération avec une approche multi acteurs : Entre les ESAT et les associations d’habitants, entre les biocoop et les groupes d’habitants, les jardins de cocagne et le secours catholique.

Certains Jardins de Cocagne montent des couveuses d’activités d’un nouveau genre : Formation insertion agricole “Fait pousser ton emploi”

Question de la proximité importante, avec un accueil inconditionnel, durable (pas limité dans le temps), multi- activités, publics pluriels (prise en compte des différences de conditions de vie mais on se pose la question pour tous, plutot que de sectoriser la précarité dans des lieux précis)

Question de la co-coonstruction : Peut on chercher des modèles qui ne soient ni des délégations totales aux associations mais pas non plus une gestion totale par les collectivtiés ?

(et bien d’autres choses :-))

L’écopôle alimentaire est né d’une initiative du Nord, le PTCE (Pôle territorial de coopération économique) de la Région d’Audruicq, dans une logique de tiers lieu au sens de “on fait en commun”. Son rôle est de structurer une distribution de filière de production et de contribuer à produire de la diversité. L’objectif est d’arriver à avoir une gamme complète de produits, challenge important au Nord de la Loire. Il y a aussi une logistique de distribution. L’objectif est de permettre l’accès à une alimentation durable.

Il est important d’avoir des lieux d’intermédiation pour anticiper l’avenir. Les évolutions climatiques sont rapides, plus rapides que la filière des producteurs n’est capable de s’organiser. Il est aussi important d’avoir un lieu repère pour se retrouver, et que les acteurs puissent aussi réfléchir à la manière d’avoir des systèmes alimentaires résilients.

Au delà de la structuration de filières bio locales et solidaires, est né un Tiers Lieu, le Ménadel et St Hubert c’est à dire un lieu ouvert à tous où chacun propose ses talents.

Son expérience des publics en difficulté est qu’ils n’osent pas franchir le seuil d’un tiers-lieu. Or c’est un lieu où il y a des ressources pour tout le monde. Par exemple, le hub du manger local (coordonner les acteurs des circuits courts). Pour la facilité d’accès aux aliments durables, nous avons les Paniers solidaires. Il y a aussi les ateliers cuisine. Ces lieux proposent également des événements capacitants.

La Manne, par les Anges Gardins : les gens s’engagent à mettre en place des chantiers solidaires qui n’ont pas de prix, et en contrepartie, les gens peuvent gagner de la manne, un système d’échange local, une sorte de bourse pour accéder à de l’alimentation de qualité.

Quelles sont les conditions sociales, économiques, écologiques de notre alimentation ? Jonction entre structuration de filière et “faire société”.

L’enjeu pour Dominique Hays est de passer du poisson à la canne à pêche, c’est à dire qu’au lieu de bénéficier de l’aide alimentaire, on est acteur du système alimentaire, économiquement aussi.

Eric Grelet : circuit court et co-production
Eric Grelet

Avoir les moyens de s’interroger sur les circonstances du système alimentaire, et sur comment mettre en place des systèmes alimentaires alternatifs, “la rivière”. Il ne suffit pas d’être un pêcheur, il faut aussi pouvoir intervenir sur le cours de la rivière, c’est à dire sur le contexte politique qui permet l’accès à l’alimentation.

Ressources pour en savoir plus :

Créé par des membres de coopératives solidaires en lien avec le monde rural et les agriculteurs. Ils ne l’ont pas appelé tiers lieu nourricier mais sont dans la même dynamique.

On n’a pas beaucoup envie de cuisiner quand on est tout seul, et on privilégie donc le réchauffage à la transformation des aliments. C’est la question du désir de cuisiner. La 1ère fonction, est d’avoir un tiers lieu ressource avec les personnes concernées. Nous avons fait du porte à porte pour sensibiliser les personnes isolées. Nous les avons invité à venir nous voir dans un atelier de cuisine de rue pour faire avec eux, les mettre en confiance et les interroger sur leurs stratégies.

Eric Grelet
Eric Grelet

On n’apprécie guère les solutions descendantes et bien-pensantes des bien-mangeants. On sait que les personnes précaires ont des stratégies résilientes pour se nourrir. Et on a découvert de bonnes choses, même s’il y avait aussi des limites, de moyens notamment. On a défini des programmes d’action avec les gens, en pratiquant (exemple : atelier faire ses pâtes soi-même).

En 2017, on a défini un programme qui allait de l’organisation d’ateliers de cuisine au collège, au glanage. Puis le besoin s’est orienté vers les jardins individuels. A partir de la relation de voisinage on a inventé d’autres moyens d’action. Nos solutions prédéfinis n’allaient pas aux gens.

Par exemple, les ateliers de cuisine au collège ont fait remonter le besoin de cuisines collectives, mais aussi de pouvoir choisir les personnes avec qui cuisiner. Cela ouvre le champ de la relation à l’autre, choisie et non subie.

Aujourd’hui nous ne sommes pas favorables à un tiers-lieu unique, mais à des tiers-lieux, issus d’opportunités du territoires (équipements sous-utilisés par exemple).

En fait c’est actuellement un projet de ferme urbaine. Au début c’était une friche et il y avait des Roms sur le terrain. Les Roms sont partis, menacés par une expulsion. Ils n’ont pas pu être inclus dans le projet. Les fondateurs de la coopérative ont commencé par faire un restaurant bio dans un bâtiment en bois et un jardin partagé. Le jardin partagé a commencé avec la récupération de palettes. Puis il y a eu des événements, des fêtes autour de la transition qui ont permis d’agglomérer un collectif.

La friche est devenue un projet de ferme urbaine avec plusieurs objectifs :

  • articuler des producteurs maraîchers en auto-récolte,
  • conserver le square nourricier,
  • restaurer le sol.

(Insertion à faire de l’iIllustration de la friche avec le projet de ferme urbaine)

Il est aussi important pour le collectif de prendre un grand soin à la gestion du conflit (systèmes restauratifs).

Il s’agit aussi de coopérer avec les institutions, notamment avec l’écriture d’une charte de co-construction vers un écosystème coopératif territorialisé.

FloLN-couverture de la charte ferme urbaine Nollet-Crouy

Les lieux sont venus à nous. Nous avons développé des pratiques écologiques de jardinage dans les coeurs d’ilôt dans des copropriétés.
Avec des promoteurs immobiliers, nous avons travaillé à créer des jardins potagers dans des projets immobiliers. Mais désormais, les superficies non constructibles de ces projets vont croissants et les mêmes constructeurs se sentent démunis face à ces fonciers qu’ils ne savent pas valoriser. L’enjeu est aussi d’en faire des espaces ouverts au quartier en lui-même. Ils travaillent notamment en étroite collaboration avec les aménageurs et les promoteurs en phase de préparation des projets. De caution écologique, ils passent progressivement à acteur à part entière des projets, comme levier d’acceptabilité et d’attractivité. Le “vers est dans la pomme” d’autant que dans ces structures importantes, nous tombons de plus en plus sur des personnes elles-mêmes en recherche de sens. Nos projets rencontrent alors une motivation autre que celle d’atteindre leurs objectifs économiques”.

Les villes continuent de grandir et de prendre de la place sur la surface agricole. Il va falloir des solutions pour mettre de la surface cultivable dans les espaces urbains, les tiers-lieux nourriciers peuvent être une réponse puisqu’ils peuvent créer d’une part l’hybridation nécessaire à la durabilité des projets d’agriculture urbaine mais aussi permettre la création de nouveaux lieux de socialisation / équipements publics en transformant des exploitations agricoles souvent effacée des cartes par la pression foncière.

Quatres projets emblématiques :

  • Microferme de Venissieux : 4000m2 au milieu des tours en intramuros au ceour du quartier Moulin à vent pour ouvrir le quartier sur la production et l’alimentation durable
  • Projet de reprise de la dernière ferme encore en activité de Lyon, située entre un quartier prioritaire de la politique de la ville et un quartier avec des habitants de CSP+, dont l’agriculteur part à la retraite dans quelques mois.
  • Un projet immobilier très haut de gamme avec 35% de logements sociaux dans un parc de 3,3 ha où un maraicher à plein temps va être installé pour à la fois gérer le parc et produire sur au moins 5000m²
  • La ferme des artisans**, projet d’occupation temporaire d’une friche hybridant un potager éphémère, des espaces dédiés à l’artisanat et la Fabuleuse Cantine**

Eric Grelet : une ferme entre deux univers
Eric Grelet

Eric Prédine
Sur l’aspect coopération : partir de ce que veulent les personnes, sans jugement. Que les tiers-lieux soient des lieux capacitants. Accepter de faire des efforts à la rencontre des personnes invisibles, avec l’approche : comment pouvez-vous nous donner un coup de main ? C’est donner la possibilité d’offrir à des gens qui ont du mal à accepter du don (don et contre-don).

Dominique Hays
La collaboration suppose qu’on prenne en compte les contraintes, les réalités de l’autre, là où ils en sont et comme ils sont. Sinon, on ne peut pas parler de coopération.

Eric Prédine
A Saluterre, on considère qu’une co-construction produit quelque chose qui ne ressemble pas à ce qui était imaginé initialement.

Frederique Assal - Pole EN Pomme
Frédérique - Pole EN Pomme
Frédérique - Pole EN Pomme


Animé par Loïc Fayet, vice-président du Mouvement des Cuisines Nourricières.

🍊 Sujet de la oopération sur des territoires Sur bien des territoires, il y a une multitude d’initiatives : privées, publiques, associatives, citoyennes. Des initiatives qui sont liées, ou pas. Devant ce foisonneemnt, comment se repérer, comment faire sens, comment créer la mayonnaise qui rassemble, comment faire système ? Faire système à plusieurs, pour unir les forces, pour créer le levier qui permettra de démoder le système actuel, injuste et inégalitaire.

🍊 Pour créer des coopérations intelligibles et intelligentes, il faut se compter et se reconnaitre. Comment identifier la complémentarité des différentes organisations ? Comment identifier qui peut supporter qui ?

🍊 La coopération est un art complexe, il faut savoir tisser les fils pour construire un tissu solide. Au-delà des écueils rencontrés (organisations, moyens, egos), quelles opportunités les coopérations peuvent-elles générer ? Y-a-t-il des approches ou des solutions qui fonctionnent mieux que d’autres ? Quelles sont les trames maitresses pour réussir le grand tissu de la coopération ?

Nous présente deux exemples de coopération fortement politiques pour le mouvement:

  • Semences paysannes
    Il s’agit de faire en sorte que les semences redeviennent un Commun que les paysans se réapproprient pour ne plus être tributaires des grands groupes. Il comprend notamment le projet “légumes anciens, saveurs d’ici” avec 3 partenaires : le CRBA, le chef étoilé Alain Alexanian et des acteurs du réseau des AMAP. L’objectif est de partir à la recherche de légumes anciens fournis par le CRBA avec leur historique. Cultivés par des maraîchers il fallait aussi répondre à la question “Comment cuisiner ces légumes ?” . Ainsi le chef cuisinier a concocté une recette présentée par des tutoriels. Un travail de sensibilisation politique pour se réappproprier le vivant.
    L’envie est d’aller de la graine à l’assiette, avec l’idée du plaisir : de faire pousser pour les paysans et de bien manger pour les amapiens.

voir notamment Legumes anciens saveurs d’ici

  • Elevage paysan
    A l’origine, les vidéos de L214 dénonçant les abattoirs industriels nous ont perturbé. Avec la Confédération paysanne et la FADEAR, nous avons monté un projet pour repenser l’élevage dans le sens d’une 3° voie, sur toute la chaîne de “la naissance à l’assiette”. Nous avons coopéré pour trouver d’autres solutions d’abattage à la ferme, comme des abattoirs mobiles relocalisés sur les territoires, autorisées par la loi. Des livrets ont été réalisés.

Le réseau Marguerite accompagne les adolescents et les enseignants dans des projets pédagogiques interdisciplinaires dans une approche systémique de l’agriculture et l’alimentation, et leurs enjeux globaux, la production, la commercialisation,la nutrition-santé, la solidarité, la gouvernance alimentaire, l’environnement. Ce sont des projets singuliers adaptés au territoire et aux enjeux des enseignants. Ils visent à développer leur esprit critique, à faire le lien entre les enseignements et le rôle de citoyen des élèves dans une pédagogie de projets tout en rencontrant des acteurs locaux avec des points de vue variés. Il facilite la mutualisation des idées et des supports, favorise la coopération entre établissements, renforce le lien au territoire, valorise les projets, redonne une place d’acteur aux adolescents au-delà d’un rôle de consommateur.

Elle met l’accent sur deux projets :

Sugar killer
Développé par le collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin, il s’appuie sur de “Selfood”, auto-portraits alimentaires sur les plats consommés pendant quelques jours. Ce projet a révélé la consommation importante de sodas. Dans un second temps, ils ont travaillé avec un artiste Thierry Boutonnier sur l’art et les sciences du vivant. Ils ont également réalisé une enquête sur le sucre auprès des services consommateurs des industries agroalimentaires. Puis ils ont participé au festival de l’Ecole de l’Anthropocène par l’Ecole urbaine de Lyon. Table ronde où ils ont échangé avec avec une chercheuse en nutrition et un chargé de mission du Ministère sur le Nutriscore.

Projet 2
Porté par le collège Elsa Triolet de Vénissieux, qui est un désert de circuits-courts à la suite d’une séance de géographie sur le paysage alimentaire. Les adolescents ont décidé de créer une AMAP, en lien avec des enseignants de plusieurs disciplines, et en partenariat avec le réseau des AMAP. Ils ont produit un kit pédagogique de création d’AMAP pour les adolescents. Le collège est l’un des premiers à avoir une AMAP de collège qu’ils gèrent eux-mêmes. Projet soutenu par la Métropole de Lyon, l’Académie et le Centre social.

Pourquoi ces initiatives ont fonctionné ?
Grâce à l’implication des enseignants d’une part et travail de co création; parce qu’il répond à un besoin d’autre part. Enfin, les élèves étaient impliqués et ils en ont eu une reconnaissance et valorisation à l’extérieur.

Ce programme est connecté avec d’autres démarches dans la santé, l’énergie, l’économie circulaire, lutte contre le gaspillage alimentaire.

Deux exemples :

Soutien financier à un acteur local
Récup et Gamelles, créé en 2014, est une association partenaire et prestataire de la Métropole. Partenaire par son accompagnement auprès des restaurateurs sur la limitation du gaspillage alimentaire et son travail pour une alimentation durable via les questions de l’approvisionnement. Elle est soutenue par des subventions dans le cadre du plan d’éducation au développement durable.

Commande publique
Récup et Gamelles est prestataire d’un marché public lancé en 2016 pour lutter contre le gaspillage. L’objectif est de sensibiliser le grand public sur des gestes anti-gaspi à travers des démonstrations, de l’évènementiel et des ateliers.
Exemple qui montre que le cadre de relation peut s’exercer de nombreuses manières par la commande publique ,la collectivité étant maître d’ouvrage, comme par le soutien via des financements de projets portées par l’association. Les 2 partenaires constatent une amélioration continue pour oeuvrer de manière concertée contre le gaspillage alimentaire. Mise en réseau
La collectivité a un rôle important pour valoriser les pratiques. Participation à un recensement cartographique des solutions locales pour la réduction des déchets: comment acheter malin , lutter contre le gaspillage avec tous les acteurs identifés sur le territoire. En connexion avec d’autres cartographies et accessibles sur le site des données de la Métropole.

Coopération
Festi-Tables mis en place en 2015.
Il s’agit de l’approvisionnement en produits locaux de la restauration d’évènements culturels et sportifs du territoire comme les Nuits de Fourvière, Jazz à Vienne… Résultat d’une coopération entre collectivités du pôle métropolitain.

Le PAT (projet alimentaire territorial) a été engagé en 2016, sur un territoire de 100 000 habitants en Meurthe et Moselle et sur 4 communautés de communes. C’est traditionnellement de la polyculture et des terres d’élevage tournées vers l’exportation et peu vers le marché local. L’objectif est de construire une démarche avec le monde agricole, les collectivités et de nombreux acteurs pour produire une alimentation pour les habitants.

La volonté politique est de positionner l’accès de tous à une alimentation de qualité et locale, en particulier pour les populations en situation de précarité. Programme “De la dignité dans les assiettes”.
4 ans d’expérience.

les levers: Aide alimentaire, achats groupés vers les producteurs du territoire, développement de jardins nourriciers sur des terres communales.

Facteurs clés de réussite :

  • Forte culture de coopération agricole
  • Forte expérience de développement local entre collectivités et avec le monde socio économique
  • Expériences collectives des producteurs engagés dans les circuits-courts et qui ont développé des outils de valorisation de leur production.
  • Portage politique fort dont Dominique Potier
  • Souhait d’une démocratisation de l’accès à une nourriture saine et durable pour changer d’échelle
  • Les professionnels du travail social sont contents de s’inscrire aussi dans cette démarche transversale.

La question de coopération est différente selon les partenaires et varie selon la taille des territoires.
L’enjeu est comment passer d’un accès à l’alimentation à une alimentation saine et durable alors que des gens sans abri n’ont pas 1 euro pour vivre.

L’enjeu est de répondre au nombre croissant de gens qui ont besoin d’aide: 120 000 aides alimentaires dans le Rhône l’année passée. Et de trouver les solutions et les coopérations nécessaires.

En collaboration avec le réseau des AMAP AURA, le Secours populaire dans le 7eme devient un lieu d’accueil pour des étudiants et des familles suivies afin d’avoir accès à des paniers solidaires dans la logique de l’AMAP. A savoir la juste rémunération pour le producteur et un panier de 15 euros accessible pour les étudiants à 3 euros et pour les familles à 4 euros. Montant qui permet d’avoir une implication. 30 paniers aujourd’hui.
Le Secours Populaire dans le 7eme est un acteur de quartier.

Comment avec plusieurs acteurs nous pouvons travailler à avoir une AMAP avec des paniers solidaires ?

  • Faire en sorte que les personnes accueillies soient parties prenantes de l’AMAP
  • Avoir une démarche citoyenne et de présenter le projet pour trouver des soutiens, pour ceux qui ont les moyens et en même temps permettre une ouverture aux personnes précarisées
  • Trouver des formes d’engagement et de partenariats privés

La Métropole de Lyon donne une stabilité financière au projet :

  • Pour faire en sorte que le projet soit construit d’une façon empirique
  • Faire évoluer les mentalités au sein même du Secours Populaire auprès des bénévoles
  • Supporter le coût du projet, l’inscrire dans la durée, avec des leviers financiers et d’autonomie du projet.

L’expérience montre que c’est difficile de sortir de l’entre soi autour de l’alimentation locale. Le collectif institutionnel est assez peu démocratique.

Terralim
C’est un projet sur une douzaine de territoires du Massif Central, coordonné par les Fermes de Figeac, coopérative agricole. Ils ont initié le projet Terralim, dans lequel on veut penser la coopération comme un réseau d’acteurs intermédiaires qui sont capables de croiser différents réseaux, mondes sociaux et pas des acteurs centraux ou militants. Il s’agit de créer un réseau de compétences au service du développement territorial et de faire le lien entre l’agriculture et le monde médico-social avec plusieurs idées :

  • La coopération ne doit pas diluer l’individu et les individualités
  • Les individus ont besoin de reconnaissance sociale

Le collectif n’est pas toujours à la hauteur et ne parvient pas à reconnaitre les singularités. Cette tension est une limite de la coopération agricole.

Démarche “Ici c’est local”
Elle consiste à signaler les produits locaux circuits courts, en associant consommateurs, élus, producteurs qui construisent du commun.
Et aussi les artisans, restaurateurs, commerçants de détail, qui sont les grands oubliés des PAT. On pense plutôt aux grandes surfaces, mais pas assez au développement de l’économie locale, à l’installation de jeunes.

L’alimentation est multi-dimensionnelle et donc lancer une politique doit se faire avec les acteurs de l’environnement, santé, éducation, sociaux, de solidarité, d’aménagement du territoire… C’est une grande richesse mais c’est également très complexe. Les PAT aident à la construction de tel réseau.

Il y a deux manières de faire :

  • Embrasser largement les secteurs
    L’enjeu autour de l’alimentation est d’être le plus représentatif possible des différents acteurs ( ex de Bordeaux, du Syndicat mixte Chambord avec un Conseil local alimentaire des 170 acteurs)
    C’est un énorme travail d’animation et le risque est de parvenir à des consensus qui peuvent en réduire l’ambition.
  • S’appuyer sur un réseau déjà constitué
    Par exemple, atour du foncier, cela suppose d’être ouvert à d’autres acteurs pour les intégrer dans la démarche ( ex Montpellier)
    La coopération inédite à l’occasion du COVID a réuni les chambres d’agriculture, la Métropole et des CCAS pour proposer des paniers aux plus précaires.

Il y a cependant des acteurs qui manquent dans les PAT, qui ne sont pas intéressés, pensent qu’ils n’ont pas le temps, soit pris dans des prérogatives économiques: transformateurs, distributeurs, commerçants.

Il y a aussi des territoires peu au fait des flux alimentaires. Contre exemple : Métropole du Havre a cartographié l’ensemble des acteurs et des flux qui a donné à voir la richesse des acteurs du territoire.

les Petites Cantines sont fondées sur la coopération avec les habitants, placés au centre des préoccupations et au coeur de l’action. Une Petite Cantine ne peut s’ouvrir que par la volonté d’un collectif d’habitants qui montent leur association et qui la gère; même si l’initiateur est un bailleur social, une collectivité. Un seul modèle n’est pas envisageable car les réalités sont différentes.

La logique de coopération suppose un alignement sur les objectifs qui doivent produire des effets supérieurs aux intérêts des uns et des autres.
Exemples : de coopératon sur les locaux

  • un restaurant d’hôtel qui accueille une cantine le soir.
  • Lille, Annecy, Lyon avec des bailleurs sociaux ou privés

Collectivités territoriales
Lien les associations,les professionnels de l’alimentation ( VRAC…) et des agriculteurs locaux ou la boulangerie bio du coin.
Lien aussi avec des acteurs locaux du quartier sur d’autres thématiques que l’alimentation et qui peuvent toucher un public plus fragilisé (Petits Frères des pauvres, le Nid, l’Ecole de la Seconde Chance…) ou des habitants ( Centre social de Vaise, Foyer protestant de la Duchère )

On a besoin d’un écosystème et on cherche à s’y impliquer. Besoin aussi pour expérimenter.

Coopération de moyens d’actions avec des associations du territoire sur les analyses zéro déchet.

Coopération de gouverannce partagée ( Grappe, La cordée). Les Petites Cantines apportent une nouvelle brique dans un écosystème existant. C’est un catalyseur de la rencontre, pas juste entre les habitants mais aussi entre les différents acteurs locaux.

Autres exemples de coopération grâce aux Petites Cantines : association Osara (permaculture), le groupe SEB et APF France Handicap.

Facteurs clés de coopération

  • Se connaître, quel est son ADN
  • Ouvert à la rencontre
  • Être réaliste, vérifier qu’il y a des objectifs communs avec ceux qu’on rencontre.

Feuille de route (qui sera présentée plus longuement vendredi matin)dont le pilier est la résilience du système alimentaire en résumé :

  • Résilience du système alimentaire (4,6% d’autonomie alimentaire de la Métropole de Lyon, 400 000 habitants), 95 % de la production de Lyon est exportée
  • Coopération avec les acteurs existants, pour une “Métropole hospitalière” et assemblière afin de changer d’échelle
  • Coopération avec les collectivités (59 communes), 24 000 collégiens à nourrir chaque jour, 27 000 repas pour les groupes scolaires de la Ville de Lyon
  • Coopération avec les territoires voisins pour trouver les espaces de dialogues et des postures équilibrées. Les terres nourricières se situent dans un rayon de 50 kms.

L’idée est d’avoir une force de frappe pour développer nos projets dans le cadre de la commande publique. Partir du postulat que la coopération doit se faire avec les collectivités voisines.

Comment la métropole agit sur la justice alimentaire, et quelle accessibilité auprès des habitants qui n’ont pas les moyens ? Comment rémunérer au juste prix les producteurs locaux?

Interview de Jérémy Camus dans le cadre des Dialogues en humanité 2020 à Lyon

🍎 On coopère pour qui ? Implication des bénéficiaires
🍏 S’assurer de répondre à des besoins réels et partagés
🍎 Inclure tous les maillons autour de l’enjeu
🍏 S’intégrer dans l’écosystème dans lequel on opère en incluant les acteurs présents, notamment les acteurs intermédiaires, ceux qui sont faiblement représentés
🍎 Se connaitre, être ouvert et curieux
🍏 Une transversalité à travers les différents champs de la société (pas d’entre-soi)
🍎 Connaître, se comprendre, partager des objectifs communs
🍏 A réalités multiples, modèles multiples
🍎 Un historique de coopérations existantes
🍏 Etre réaliste sur les possibles
🍎 Un leadership ouvert, bienveillant qui fait confiance
🍏 Qualité d’animation du collectif par l’intelligence collective
🍎 L’ambition de changer d’échelle pour avoir plus d’impact
🍏 Un portage politique qui facilite, qui met en lien, qui fait savoir
🍎 Une collectivité territoriale qui peut être financeur, connecteur, inspirateur, … selon les coopérations mises en place


FloLN
Alimentation, sécurité alimentaire, dignité alimentaire
Dominique Picard : 9% de personnes sur la planete qui ont faim. Mais, uniquement 3 milliards de personnes sous alimentés.
Sur la population mondiale, qui se situe à plus 7 milliards de personnes, 9% représente 701 millions de personnes qui ont faim

Les conséquences de la pandémie : 45% de plus de personnes qui ont demandé l’aide alimentaire (auto entrepreneurs, commerçants, artisans, étudiants)

Mais, beaucoup de liens qui ont eu lieu entre associations.

L’etat a décidé que 57 euros par mois est la somme qui permet à une personne, qui n’a pas beaucoup de moyens pour manger. Ils ont inclus aussi les produits d’entretien.
Par jour, cela fait 1,90 euros par jour environ.

L’état ajoute à cela des injonctions sur la santé…

5 millions de personnes à l’aide alimentaire l’année passée. Aujourd’hui, 8 millions. 9 millions sous le seuil de la pauvreté.

Eric Grelet
Eric Grelet

Les jeunes font comme ils peuvent, en mangeant basiquement. Cependant, la nourriture peut devenir politique selon les choix.

FloLN

Qu’est-ce que l’anthropocène ?
C’est le nom qu’on donne à une nouvelle période historique marquée par le fait que les humains ont acquis une telle puissance, qu’ils sont capables de dérégler le climat, la biodiversité. C’est souvent une notion plutot négative. Mais, justement, posons nous la questions de comment peut on mettre cette période au service d’une puissance créatrice et non destructrice ?

On peut réunir les deux volets de la nourriture avec le fait de se maintenir en vie et le lien culturel. Se nourrir est un acte autant éducatif que nourricier.
Réussir l’anthro c’est créer les conditions de l’accès à l’alimentation digne. Quand on a pas accès à ce droit, alors on est face à une immence gachis.

Parce qu’en réalité, on a les ressources pour tous se nourrir. La faim est dûe à des inégalités. Les budgets pour lutter contre la pauvreté et la famine sont peu élévés face aux dépenses pour les drogues et les dépenses d’armement, qui sont largement supérieures.

Si on veut que la créativité puisse apporter des solutions pour le bien être, il faut mettre en place la stratégie du rêve. Il faut assumer la résistance, car il y a de l’insoutenable qu’il faut combattre avec de l’énergie créative.
L’expérimentation est essentielle pour faire advenir ce monde nouveau à travers les tiers lieux nourriciers, les alternatives. Ce sont des sources d’espérance.

Le rapporteur du budget européen fait la grêve de la faim : Acte culturel et politique

Crime contre l’humanité lorsque 9 millions de gens ont faim

Frederique Assal - Pole EN Pomme
Frédérique - Pole EN Pomme


Avec Fatou Ndoye Enda Graf Sahel Pôle autonomie alimentaire territoriale, Pôle sur les questions de genre, coordinatrice des Dialogues en humanité du Sénégal, Rose-Marie Di Donato de l’ONG RESACOOP, Michel Wilson de l’association Coup de soleil, Philippe Piau et Geneviève Ancel, Dialogues en humanité

Dialogues en Humanité - systeme alimentaire fes


La suite des notes ici pour vendredi 20/11 matin


  • Et un comble : encore aujourd’hui des magasin (BIO aussi) autour de chez moi refusent la recuperation d’invendus sous pretexte de potentiel probleme sanitaire
  • Et a Annecy, les bénévoles des structures historiques (Secours Populaires, Croix de Malte…) plutôt agés et ayant décidé de se confiner pour reduire leur risque de contagion… il a fallu des jours pour que le groupe de jeunes qui a voulu prendre en charge les maraudes pour sdf puissent recuperer une partie
  • Nous avons besoin de sortir des logiques “Appel à Projet” pour co-construire des éco-systèmes vertueux, qui fonctionnent d’autant mieux si nous avons l’habitude de travailler ensemble et si nous mutualisons nos compétences
  • Il ne faut pas non plus perdre de vue l’augmentation des demandes de circuits courts. Au niveau des AMAP par exemple on a du mal à suivre car il manque des producteurs et nous avons un gros chantier devant nous sur installation, transmision car il faut aussi trouver du foncier et là l’action politique est fondamentale.
  • Pour revenir sur l’intervention de Sébastien Thollet, c’est une véritable AMAP que nous avons ouvert lundi dernier à Lyon 7 avec un soutien financier Métropole et fonds de mutuelle. Mais l’idée forte est aussi que les amapiens du secours populaire s’impliquent dans la vie de l’AMAP. A terme cette AMAP s’ouvrira sur le quartier pour aussi favoriser mixisté sociale. Visite de ferme, atelier cuisine feront partie de la vie de l’AMAP
  • La restauration fast-food en drive super emballé est florissante… retour en arriere pour l’ecologie
  • Autre gros chantier en cours qui rejoint tout ce qui se dit : Sécurité Sociale alimentaire, pouvant mettre autour de la table toute la chaine de production et de transformation et bien sûr de financement
  • les jardins partagés étaient fermés pendant le 1er confinement.
    jardins partagés ou jardins nourriciers?
  • Sadia kaboulyon cuisiniere d’ici et d’ailleurs :j’ai le projet de créer un ecovillage solidaire et autonome en intégrant des migrants (surtout venu d’Afghanistan), … ça sera trop long à expliquer mais n’hésitez pas me contacter si vous souhaitez en savoir plus et bien sûr j’ai besoin d’aide pour concrétiser ce projet humain 😃🙏
  • Sur l’installation en agriculture, importance aussi de l’accompagnement des personnes susceptibles de s’installer, y compris pourquoi pas en faire un débouché pour les personnes en insertion. C’est une des pistes creusées par certains Jardins de Cocagne qui montent des couveuses d’activités d’un nouveau genre : Formation insertion agricole “Fait pousser ton emploi”
  • Sur la récupération d’invendus alimentaires, de nombreux acteurs sont déjà présents sur le territoire, à des petites échelles ou des plus grandes : le Chaînon Manquant, les associations de maraude, les éco-charlie, DLC, De Coeur à Coeur… SI certains magasins sont réticents, il existe un agrément pour les rassurer. Il faut également veiller à ne pas les sur-solliciter, et donc à organiser un réseau de récupération réparti sur le territoire
  • Je rebondis à la dernière question, on essaye de centraliser l’info en recensant les AMAP, Epiceries sociales et solidaires, drives producteurs, magasins, marchés… pour que l’info soit accessible au plus grand nombre. Si certain•es souhaitent contribuer pour enrichir la carte de la Belle Bouffe, ce sera avec plaisir :)
  • Il y a aussi plusieurs Jardins de Cocagne (jardins d’insertion) à proximité de Lyon et certains points de dépôts en centre ville : Jardin de Lucie
  • En territoire plutot “rural & considéré riche”, les comportements sont moins cadrés que à Lyon (certaine honte à aller recuperer si on n’est pas la banque alimentaire…) mais beaucoup de monde dans le bsoin et la BA arrive a passer meme pas sur un quart des structures
  • Comment peut-on définir précisément ce qu’est une alimentation digne ?
  • 4€/jour donc 120€ par mois !
  • « On n’a pas les moyens » d’où la nécessité impérieuse d’augmenter les revenus en passant, par exemple, le RSA à 850 € par mois.
  • une alimentation digne et durable est une alimentation qui permet à l’individu de protéger santé et celle des leurs mais aussi de pouvoir acheter et choisir sa nourriture
  • durable en terme de temps sur la durée et sur la qualité mais aussi sur la qualité sociale qui permet à tous d’être citoyens
  • C’est un point très important que souligne Mme Boissonnat, il ne faut pas oublier que l’alimentation n’est pas qu’un acte biologique, mais aussi un acte social .
  • http://www.episol.fr/ a Grenoble… m’a semblé, quand l’ai visité en 2019, accueillante et accessible pour voisins, avec choix très melangé, incluant des produits BIO et vrac. Dépuis peux ils ont aussi un capmion se deplaça sur marchés et quartiers
  • La Passerelle d’eau de Robec à Lyon 1.
    https://gesra.org/
  • Une épicerie va également bientôt ouvrir à Riom (sans la BA)
  • peut etre que nous pouvons nous inspirer des exemples d’autres pays qui cultivent solidiarité et potager, estime de soi et plantation, la vie quoi
  • A Grenoble un questionnaire sur des usagers à la Villeneuve en 2018 avais été plutôt encourageant sur la prise de conscience alimentaire des personnes impliqués (meme si la production du jardin étais une tres faible apport)
  • et les “campus” des lycées agricoles souffrent d’un autre barrière: le douane pour l’entrée de la production du jardin des éléves vers la cuisine.
  • Pour aller plus loin sur les épiceries, n’hésitez pas à aller sur le site du Gesra (https://gesra.org/). Les épiceries existent sous différents modèles (social, associatif, porté par un CCAS) et certaines ouvrent en mixité de public (lieu ouvert à tous qui permet la mixité de public, la non stigmatisation des publics fragiles et la diversité des produits proposés à double tarif en fonction des ressources de chacun), en exemple : https://assoecs.wixsite.com/asso
  • Pour ce qui est des CROUS, des actions ont été mises en place comme la possibilité de récupérer des denrées alimentaires et des repas à emporter. Pour ce qui est de la lutte contre la précarité étudiante, depuis septmebre les étudiants boursiers bénéficient d’un repas à un euro au lieu de 3,30 euros habituellemnt
  • Quand on parle d’accès digne à une alimentation de qualité, à lire aussi les résultats de l’étude d’impacts du programme Paniers Solidaires Cocagne qui montre comment l’alimentation est aussi un vecteur d’intégration sociale : http://www.reseaucocagne.asso.fr/wp-content/uploads/2020/04/cocagne_presentation-a4-panierssolidaires-vdef.pdf
  • Est-ce que cette ” monnaie “, l’ amane, du Jardin de cocagne est un moyen de valoriser le bénévolat en proposant un moyen de paiement à des denrées alimentaires ?
  • Quelques documentations sur l’expérience sur les Anges Gardins et le Tiers Lieux Menadel & St Hubert : http://www.reseaucocagne.asso.fr/wp-content/uploads/2020/02/dp-28-sept_-2018-territoiresinnovationsociale.pdf
  • question de néophyte: qu’est-ce que le glanage?
  • c’est récupérer des légumes à la fin, des marchés
    ceux que les producteurs ne pourront plus vendre en gros, parce qu’ils vont se perdre
  • La presentation lundi une evaluation “economique” de l’impacte d’une ferme urbaine&ressourcerie francilienne, que la municipalité a preferé remplacer par un parking… et sa suite inatendue:
    https://wiki.remixthecommons.org/index.php/20.11_Calculer_la_valeur_des_communs
  • Pour en savoir plus sur les projets menés avec les AMAP sur l’accessibilité alimentaire, rdv sur https://amap-aura.org/accessibilite-alimentaire/ et sur les projets d’AMAP en collège, rdv sur https://amap-aura.org/sensibilisation-alimentation-des-jeunes/ ou sur le site du réseau Marguerite !
  • Guide sur la gouvernance issu du projet TERRALIM : http://www.figeacteurs.fr/wp-content/uploads/2019/05/LIVRABLE-Gouvernance-INRA.pdf
    Et démarche Ici.C.Local, outil (marque collective gratuite) pour la démocratie alimentaire et la valorisation des individus dans le collectif : http://iciclocal.fr/

Documentation initiée par Florence Le Nulzec (AVeC, La Myne), avec la contribution de Amaury Aussedat (La Myne), Damien Roussat (CrisAlim) et des participants (Ramirez, Gabrielle Courty, Emie Joly, etc. : vous nommer ici)

  • /home/jjancel/public_html/wiki/data/pages/archives/2020/2020-11-jeudi-19.txt
  • Dernière modification : il y a 3 ans
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